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Adieu Ferdinand
de Philippe Caubère
Mise en scène de Philippe Caubère
Avec Philippe Caubère
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Jusqu'au 07/04/2018
La baleine et Le Camp naturiste, 27, 28 mars, 3 et 6 avril, à 20h30 sauf mercredi 28 à à 19h. Le casino de Namur, 30 mars, 4 et 7 avril, à 20h30, sauf mercredi 4 avril à 19h.
Théâtre du Gymnase
4 rue du Théâtre Français
13001 MARSEILLE
08 2013 2013
Site Internet
Découverte ou addiction à un artiste hors du commun, suivez Philippe Caubère dans un camp naturiste ou au pays des betteraves. Ou les deux. Et sachez que ça va tanguer…
Philippe Caubère à la grâce. Jusque dans sa façon de saluer. Celle d’un danseur. Désinvolture, élégance et quelque chose comme une profonde gentillesse qui passe on ne sait trop comment. Il est le farouche défenseur d’un théâtre populaire intelligent. Ses spectacles ont l’authenticité, la sincérité, la force du travail bien fait, et le public le sait. Ce soir encore, au Théâtre du Gymnase, les Marseillais offrent à l’enfant du pays ses rires et ses applaudissements, généreux, heureux, une adhésion sans condition.
Philippe Caubère a la grâce. Elle lui permet de tout traiter, tout oser. N’importe qui d’autre donnant des textes de la teneur de Adieu Ferdinand tomberait dans la vulgarité, sombrerait dans le graveleux. Pas lui. Il frôle, il flirte… Sa finesse naturelle ne peut pas disparaître : elle est le garant de la qualité de notre plaisir. Il a inventé voilà plus de trente ans un autre théâtre. Le sien. De l’autofiction avant l’heure, le récit de sa vie passée à la fois réelle et fantasmée au travers de Ferdinand, son alter ego théâtral, auquel il fait ici ses adieux. "Un testament provisoire. Et jubilatoire", dit-il.
L’acteur est prodigieux, "un phénomène", et ce n’est pas un cliché : c’est vrai (encore que le phénoménal c’est sans doute la quantité de travail). Et l’auteur est à la hauteur de la performance. On dit souvent que le comédien sert le texte. Dans le cas de Philippe Caubère, on se demande si ce n’est pas le contraire. Il est déchaîné dans le premier spectacle La baleine. Et Le Camp naturiste. Cela commence avec Ferdinand, 30 ans, qui a une envie irrépressible de tromper Clémence avec une comédienne du Théâtre du Soleil. Il me fait penser à Reiser me disait Valérie, perspicace compagne de théâtre. Il dessine ses personnages dans l’air, particulièrement quand ils sont à "walpé" (un mot d’argot qui surgit de ces années-là, les trente Glorieuses, et du clavier !), à la façon de l’inoubliable dessinateur de Charlie Hebdo. Férocité du trait et tendresse pourtant. Reiser oui mais bien sûr aussi Fellini pour la jouissance de l’excès quand l’acteur mime la tromperie de Ferdinand avec la femme-baleine en anorak ou les errances dans le camp de naturistes. Le camp de Montalivet : ici, on rentre nu… Qui a goûté même de très loin à cette expérience de mise à poils obligatoire se tord de rire quand Ferdinand, catastrophé, avertit d’emblée que, lui, il dort en pyjama, ou quand l’horrible voisin de bungalow délire sur la petite culotte d’Ariane. Il y a dans le texte et dans l’interprétation une inventivité prodigieuse : ça coule, ça ruisselle, ça dérape, ça rebondit, ça explose.
C’est une toute autre histoire que nous raconte Le casino de Namur. Dérangeante tant la famille est décrite comme persécutrice, castratrice. C’est de la famille que partent les guerres, affirme Philippe Caubère. Mais c’est aussi, bien sûr, une histoire hilarante. On a envie de dire - alors on le dit ! - au nord y avait les Corons, et en Belgique les champs de betterave. Ah, il s’en est donné à cœur joie l’auteur en campant cette famille, belge donc, mais cela pourrait être partout ailleurs, les parents et les deux fils, leurs 18 000 hectares, leur maison tout en plastoc. Le sort du fils Jean-Marie voué à la betterave mais voulant faire du théâtre est terrifiant. Ferdinand et son ami Bruno vont le découvrir. C’est évidemment énorme, il prend des torgnoles, il bosse comme une bête, il est malade - une oreille sans cesse saignante due à l’alcool (oui, de betterave) dans le biberon. Mais la betterave mérite tous les sacrifices, elle est le seul horizon, l’argument et la raison de la famille. Jusqu’à la grand-mère qui succombe en arrachant un gigantesque pied de betterave et finit dans la décharge, toujours attachée à la plante assassine. On le voit : un peu rude pour les sensibilités frileuses, de l’or en barre pour amateurs de délires burlesques. Quel imaginaire : celui du langage, celui des gestes. Les addictifs n’auront aucune hésitation. Les autres,c’est le moment de saluer Ferdinand ! Et la virtuosité d’un "homme-théâtre".
Philippe Caubère a la grâce. Elle lui permet de tout traiter, tout oser. N’importe qui d’autre donnant des textes de la teneur de Adieu Ferdinand tomberait dans la vulgarité, sombrerait dans le graveleux. Pas lui. Il frôle, il flirte… Sa finesse naturelle ne peut pas disparaître : elle est le garant de la qualité de notre plaisir. Il a inventé voilà plus de trente ans un autre théâtre. Le sien. De l’autofiction avant l’heure, le récit de sa vie passée à la fois réelle et fantasmée au travers de Ferdinand, son alter ego théâtral, auquel il fait ici ses adieux. "Un testament provisoire. Et jubilatoire", dit-il.
L’acteur est prodigieux, "un phénomène", et ce n’est pas un cliché : c’est vrai (encore que le phénoménal c’est sans doute la quantité de travail). Et l’auteur est à la hauteur de la performance. On dit souvent que le comédien sert le texte. Dans le cas de Philippe Caubère, on se demande si ce n’est pas le contraire. Il est déchaîné dans le premier spectacle La baleine. Et Le Camp naturiste. Cela commence avec Ferdinand, 30 ans, qui a une envie irrépressible de tromper Clémence avec une comédienne du Théâtre du Soleil. Il me fait penser à Reiser me disait Valérie, perspicace compagne de théâtre. Il dessine ses personnages dans l’air, particulièrement quand ils sont à "walpé" (un mot d’argot qui surgit de ces années-là, les trente Glorieuses, et du clavier !), à la façon de l’inoubliable dessinateur de Charlie Hebdo. Férocité du trait et tendresse pourtant. Reiser oui mais bien sûr aussi Fellini pour la jouissance de l’excès quand l’acteur mime la tromperie de Ferdinand avec la femme-baleine en anorak ou les errances dans le camp de naturistes. Le camp de Montalivet : ici, on rentre nu… Qui a goûté même de très loin à cette expérience de mise à poils obligatoire se tord de rire quand Ferdinand, catastrophé, avertit d’emblée que, lui, il dort en pyjama, ou quand l’horrible voisin de bungalow délire sur la petite culotte d’Ariane. Il y a dans le texte et dans l’interprétation une inventivité prodigieuse : ça coule, ça ruisselle, ça dérape, ça rebondit, ça explose.
C’est une toute autre histoire que nous raconte Le casino de Namur. Dérangeante tant la famille est décrite comme persécutrice, castratrice. C’est de la famille que partent les guerres, affirme Philippe Caubère. Mais c’est aussi, bien sûr, une histoire hilarante. On a envie de dire - alors on le dit ! - au nord y avait les Corons, et en Belgique les champs de betterave. Ah, il s’en est donné à cœur joie l’auteur en campant cette famille, belge donc, mais cela pourrait être partout ailleurs, les parents et les deux fils, leurs 18 000 hectares, leur maison tout en plastoc. Le sort du fils Jean-Marie voué à la betterave mais voulant faire du théâtre est terrifiant. Ferdinand et son ami Bruno vont le découvrir. C’est évidemment énorme, il prend des torgnoles, il bosse comme une bête, il est malade - une oreille sans cesse saignante due à l’alcool (oui, de betterave) dans le biberon. Mais la betterave mérite tous les sacrifices, elle est le seul horizon, l’argument et la raison de la famille. Jusqu’à la grand-mère qui succombe en arrachant un gigantesque pied de betterave et finit dans la décharge, toujours attachée à la plante assassine. On le voit : un peu rude pour les sensibilités frileuses, de l’or en barre pour amateurs de délires burlesques. Quel imaginaire : celui du langage, celui des gestes. Les addictifs n’auront aucune hésitation. Les autres,c’est le moment de saluer Ferdinand ! Et la virtuosité d’un "homme-théâtre".
Dane Cuypers
01/04/2018
![Affiche](./index_files/bando-alaffiche.png)
AVIGNON
L'Optimist
de Sandra Fabbri
Mise en scène de Bruno Banon
Que veux dire être normal ? Le Larousse donne cette définition : Qui est conforme à une moyenne considérée comme une norme, qui n'a rien d'exceptionnel. Lily n'est pas dans la norme...........Sa mère est folle, et son père est complètement déconnecté de notre monde. ...
L'avis de Geneviève Brissot
L'Optimist
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Rallumer les Lucioles
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Théâtre du Balcon
Les trois petits vieux qui ne voulaient pas mourir
de Suzanne Van Lohuizen
Mise en scène de Johanne Benoit
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